Invitée par Eloise GIABICANI équipe de Irène NETCHINE (eloise.giabicani@aphp.fr)
L’hypothyroïdie congénitale (HC) est une maladie rare avec une prévalence estimée à 1/3000 en France et est due à une anomalie du développement de la glande thyroïde ou dysgénésie thyroïdienne (DT) dans 65% des cas. Une altération dans l’une des étapes du développement thyroïdien (tels que la spécification, la prolifération, la migration, la croissance, l'organisation, la différenciation et la survie) peut entraîner une anomalie congénitale et/ou une altération de l'hormonosynthèse conduisant à des degrés variables d'hypothyroïdie. L’étude des DT se base sur des modèles murins génétiquement modifiés, sur des cultures de thyroïdes embryonnaires ex vivo, de thyrocytes primaires, ou de cellules différenciées à partir de cellules souches embryonnaire ou à partir de cellules pluripotentes induites (IPSc). Tous ces modèles ne peuvent à la fois étudier le développement et la fonction thyroïdienne. Ainsi, nous avons au laboratoire développé un modèle d’organoïdes thyroïdiens à partir de thyroîdes fœtales murines et humaines. Ces organoïdes sont physiologiquement matures (exprimant la thyroglobuline) avec des milieux supplémentés en facteurs de croissance sans surexpression de facteurs de transcription, cultivés avec une méthode reproductible. Notre objectif est de reproduire les étapes du développement de la thyroïde jusqu'à la différenciation tardive. Nous pourrons étudier l’étape de la migration, importante dans le développement de la thyroïde, par l’utilisation de la technique de microfluidique. Ainsi, nous validerons le modèle d’organoïde fœtaux thyroïdiens comme un modèle pouvant étudier à la fois la fonction et le développement de la thyroïde.